Il existerait, selon les mythes et légendes d'un âge révolu, une dimension aux frontières du réel :

l’ End 

Des terres désolées, hors de l'espace et du temps, composées d'îlots brisés flottant dans un vide total et éternel, et donnant asile à d'atroces aberrations semblant avoir émergé des cauchemars les plus déments. Auparavant exploré par des civilisations oubliées, il fut aussi  utilisé comme lieu d'exil. L'End est dépeint comme un châtiment pire que la mort. L'origine du premier draconiforme et de ses descendants proviendrait de cette singulière dimension.

Afin de comprendre l'apparition des Draconiformes, il faut que nous nous attardions sur l'avènement du draconiforme originel qui siège toujours au sommet de l'End, et ce depuis son apparition il y a des millénaires.

Au sein de l’End siégerait une entité ésotérique, tant qualifiée de tyran que de gardien, ayant acquis des pouvoirs d’omniscience, d’omniprésence et de quasi-omnipotence dans son domaine. Cet être, équivalent aux dieux de notre monde, serait lié à la genèse des draconiformes.

Une légende raconte pourtant qu'à l’origine, il n’était qu’un être sans pouvoir, d’une race immémoriale, ayant été contraint de s’aventurer dans des ruines antiques jusqu’alors exploitées depuis des siècles par les dirigeants avides de ressources et de pouvoirs. En y pénétrant, ce jeune être sans nom dû d’abord se frayer un chemin au travers des cadavres dont les âmes fraîchement arrachées baignaient dans des mares écarlates et des squelettes érodés par le temps, tout en tenant tête à des créatures semblant être altérées par une puissance destructrice, avant de finalement se faire happer par un portail interdimensionnel.

Transporté dans cette nouvelle dimension, il fut atteint de terribles vertiges et d’une catatonie passagère : face à ce décor, tout son corps lui suppliait de fuir, en vain. Et ce sentiment ne fut que plus fort quand il se rendit compte que se tenait, face à lui, une créature titanesque. Un dragon majestueusement sinistre dont la peau, distendue par la masse de ses muscles, était couverte d'innombrables écailles si obscures que la lumière s’y meurt, acérées tels des rasoirs. Le dragon, d'un noir absolu, trônait au centre d’obélisques et semblait couver un portail, seule chance de revenir dans le monde “réel”. Il attendait ainsi depuis des millénaires, et seuls les corps sans-vie consumés par des flammes inextinguibles et les cadavres broyés ou éviscérés sur son sillage trahissaient son apparente stase séculaire. Ayant déjà remarqué l’intrus dans son domaine, il déplia ses paires d’ailes dans un rugissement horrifique, laissant apparaître une épine dorsale emplie de cristaux violacés parcourus de magie, avant de s’élancer instantanément dans les airs, prêts à affronter ce nouvel envahisseur. Le déroulement précis du combat est certes méconnu, mais son issue est certaine : A la suite d'une lutte épique, l’échoué vainquit le dragon en absorbant son âme et son énergie.

Cet acte le transforma à jamais, devenant celui ayant détrôné le seigneur du néant, il fut frappé de son fardeau : Garder cette dimension, et confronter à son tour les téméraires et âmes égarées. 

Peu à peu, l’âme du dragon consuma les souvenirs et l'âme de son hôte, se reflétant dans son apparence, ce dernier devenant une chimère dont le corps d'origine se mêle aux attributs physique du dragon dont il a soustrait la destinée.

Surnommé “le Déicide" par les draconiformes, cette entité supérieure serait en quelque sorte leur géniteur spirituel. En effet, personne ne naîtrait draconiforme, ces derniers seraient des individus assez fous pour se risquer dans l'End et ayant prouvé leur valeur aux yeux du gardien. Il jugerait de leur valeur au moyen d'épreuves diverses mettant en exergue leurs capacités et leurs déterminations. Ceux ayant été victorieux de ses épreuves et dignes de son entraînement draconien se retrouvent imprégnés du cœur draconique, amorçant alors leur métamorphose en draconiforme. 

Durant une longue période, le Déicide et les premiers draconiformes vivaient en autarcie dans l'End, sans se soucier du monde terrestre. Mais, au fil des âges, des portails se sont ouverts vers notre monde, permettant à certains de s'aventurer sur nos terres. Heureusement, la plupart d'entre eux semble pacifiques, se souciant peu de nos querelles et autres idéologies raciales, mais néanmoins aimant regarder avec curiosité les coutumes de ce nouveau monde bien plus coloré et paisible que leur dimension terne et hostile.

Même si quelques-uns ont fini par s'intégrer dans nos sociétés, la majorité préfère rester nomade afin de parcourir librement nos terres, assoiffée par la découverte et la recherche de nouvelles sensations.

Les draconiformes sont très appréciés pour leur savoir et leur habilité à aider les communautés dans le besoin. 

Cependant, malgré leur apparent pacifisme, beaucoup se remémorent les contes évoquant des civilisations soufflées par un seul de ces êtres, et craignent leurs puissances et leurs capacités prodigieuses.